
Ecriture
Note d'Intention
Avec notre film, on veut raconter une histoire qui mélange deux mondes : celui des traditions marocaines anciennes et celui des jeunes d’aujourd’hui. À travers les yeux de quatre adolescents, Sara, Elias, Ali et Mamoun, nous plongeons dans une nuit d’Halloween qui est bien plus qu’un simple moment entre inconnus. Nous montrons comment une fête populaire a le pouvoir de nous reconnecter à nos racines tout en jouant sur les codes du cinéma de genre fantastique.
Les quatre personnages sont comme nous : ils aiment rire, s’amuser , et ne prennent pas tout au sérieux. Mais ce qui leur arrive dans cette petite salle de cinéma les oblige à changer. Ils sont confrontés à des peurs profondes, mais aussi à une culture qu’ils ne comprennent pas au début. Peu à peu, ils se rendent compte que ce qu’ils vivent est plus qu’une simple blague ou un mauvais moment : c’est un rituel initiatique qui va les transformer.
- Notre film met en avant la culture Amazighs, qui est l’une des multiples cultures de notre pays, avec le rituel-carnaval des Boujlouds, littéralement en Darija “hommes aux peaux de mouton” , qu’on ne connaît pas forcément bien. Les masques, les chants amazighs, la danse des Boujlouds… tout cela donne une ambiance unique que l’on veut rendre à l’écran. Nous mêlons le fantastique et le réel pour raconter cette culture qui au premier plan peut paraître effrayante pour certains , mais s’avère être une vraie force.
- Visuellement, on imagine un contraste entre Casablanca moderne, avec ses rues éclairées au néon, et l’ambiance plus froide et mystérieuse du cinéma et des Boujlouds. Taxi Driver de Scorsese 1976, avec ses lumières crues et son ambiance urbaine nocturne est une référence majeure. Autre référence, Couleurs Primaires de Lamia Naji 2005, qui par ces images successives en mouvement arrive à transmettre l’idée de transe à travers l’écran qui peut être ressenti par tous, connaisseur ou non de la culture marocaine.
- Les costumes et les masques sont autant d’éléments clés pour créer l’angoisse, mais aussi l’émerveillement.
- Côté son, les chants amazighs et percussions seront très présents, afin de plonger le spectateur dans l’ambiance et de rythmer les scènes de danse-transe. Nous travaillerons la bande-son en retravaillant les chants et percussions en mode électro. Le travail de Lamia Naji “Couleurs Primaires” est une référence sonore.
Au final, notre film, n’est pas simplement une histoire qui fait peur. C'est un moyen de dire que l’on a souvent peur de ce que l’on ne connaît pas, mais qu’il suffit parfois simplement de s’ouvrir à l’Autre pour découvrir des choses magnifiques. À la fin, les personnages comprennent qu’ils ne sont pas si loin de leurs traditions. Et peut-être que le spectateur se dira la même chose.